dimanche 30 septembre 2007

Little me in Casablanca...

A 4 ans, je pensais que le monde m’appartenait, je n’avais pas de tabous, pas de barrières, pas d’angoisses, une pointe de jalousie, un amour inconditionnel pour mon papa, une petite folie qui me faisait faire du tricycle avec des rollers aux pieds, une obsession pour l’idée que mon frère était l’une de mes poupées.
Je regardais les étoiles le 24 décembre, et piquait les caramels du Père Noël.

A 5 ans, je n’étais pas pudique, j’avais peur de la mort, j’adorais les activités de l’école, je parlais très fort et tout le temps, je voulais être grande, et garçon, les filles sont nulles d’abord, je courais après Stéphane pour lui faire des bisous.

A 5 ans, j’ai tourné ma première pub – pour une banque-, j’embrassais une fausse maman en gros plan, et en sortant, dévalait allègrement 4 par 4 les marches de la banque au grand désespoir de ma mère (la vrai) qui m’avait expliqué 100 fois que je devais descendre marche par marche, doucement.

A 5 ans, je ne comprenais pas pourquoi ma maman pleurait tout le temps. Et moi je pleurnichais pour un rien. J’ai fait un rêve étrange où je me trouvais dans le néant, la planète bleue à mes côtés, et je m’en souviens encore.


A 6 ans, je chantais pleins de chansons des années 80, j’avais déjà eu 3 amoureux dont un grand de CM2 ! Je n’aimais pas trop ma maîtresse, je n’aimais toujours pas les filles. A la récré, je traînais devant la salle des profs, surtout quand mon père y ramenait des pains au chocolat.
Je faisais du roller dans le salon et pétais tous les vases marocains.

A 6 ans, j’étais une inconditionnelle des Tortues Ninja, et déjà cœur d’artichaut. Je construisais des cabanes et des abris, tous les jours, dans une maison qui finissait par ressembler à un chantier.

A 6 ans, j’envoyais chier ma mère, et voulait épouser mon papa.

A 7 ans, j’avais des A partout sauf en esprit d’équipe, je crois que j’insupportais beaucoup de monde, j’étais nulle en endurance, je vivais dans mes rêves et mes flashs imaginaires qui ne se transformaient jamais en réalité, je passais du temps à écouter, surtout les discussions qui ne me concernaient pas. J’en voulais à ma maîtresse de ne pas m’interroger alors que je levais tout le temps la main. Je m’entendais avec les plus petits, je passais mes récrés en maternelle à m’occuper des mômes qui ne savaient pas faire leurs lacets. Je soulevais les jupes des filles plus grandes à la récré et je les voyais partir en chialant…. Merde font chier ces connes c’était juste un jeu… de mecs ! Me faisait engueuler avec eux…Et c’était à mon tour de chialer.

A 7 ans, j’ai tourné ma deuxième pub- pour une assurance-, j’embrassais ma fausse maman n° 2 pour monter dans un bus aux marches trois fois trop grandes pour moi, encore et encore, jusqu'à ce que le taré de réalisateur soit satisfait.

A 7 ans, je gambadais dans la boue, au milieu des épices et des légumes, des bonnes et mauvaises odeurs, chipais des petits pois par-ci et les mangeais par-là, avant que mes parents s’en aperçoivent… Mes sens s’illuminaient et je m'imprégnais des odeurs, des couleurs, de la luminosité du Maroc… les souks, les poteries, les marchés du bled, Casablanca, c’était chez moi.

jeudi 27 septembre 2007

J'étais juste partie poster une lettre...

Cela fait plusieurs jours que traîne sur mon bureau une lettre (des éléments dispachés de lettre), une lettre urgente bien sûr, sinon elle ne traînerait pas...il faut dire que Nicosie c'est pas Paris, pas de poste à chaque coin de rue, mais une poste dans le centre-ville, c 'est à dire toujours trop loin à pied!

Prenant mon courage à deux mains, et ma lettre sous le bras, je pars conquérante dans les rues bouillantes de la capitale. C'est que dans l'aquarium climatisé qui me sert de bureau, je ne sens pas vraiment la chaleur et pourtant, elle est bien là, fracassante dès qu'on pointe le bout de son nez dehors... 35° à 14h, et j'entends déjà rugir du fond des ténèbres parisiennes "Et tu te plains en plus???" Que nenni, braves gens, que nenni... mais comprenez le choc de mon pauvre corps frigorifié par la clim (24°). J'avance donc, quand soudain " tiens c'est bizarre j'marche bizzarement, pourquoi j'sens ma sandale qu'une fois sur deux?"... ma pauvre sandale, une paire adorable gracieusement offerte par Cam, me lâche comme ça en pleine rue... et me voilà donc obligée de parcourir l'avenue en alternant boitillements quand je suis seule, et glissades contrôlés quand des mecs me regardent... faut garder un minimum de classe dans ces moments là...

Penaude et clopinante, j'arrive à me tirer de cette situation plus qu'hasardeuse en franchissant la porte d'une boutique de chaussure qui oh! miracle est ouverte! et oui, tous les autres magasins étaient fermés. En deux temps trois mouvements, ( juste le temps d'essayer trois paires, rien du tout quoi... ) me voilà avec une nouvelle paire de sandalettes au pied, talon d'au moins 6 cm (c 'est indispensable...), lanières serrant mes petons (ça va se détendre me dit la vendeuse...). Je remarche conquérente, c'est que j'ai toujours une lettre à poster moi... au bout de 15 min de marche sur mes talons flambants neufs, j'arrive devant le temple du courrier et là gniiii c'est fermé... affichant à nouveau le sourire bright colgate surtout ne pas se laisser abattre je décide de faire mon petit barda toute seule, comme une grande! J'ai une enveloppe, j'ai mes ordonnances, chouette plus que les timbres! Une machine gît devant la porte, distribuant les timbres... je pars donc toute guillerette vers le premier kiosque que je trouve pour faire de la monnaie... je repars vers la machine... mince! j'ai oublié de remplir mes ordonnances! je plonge la main dans mon sac, gniii pas de stylo! Je repars dans mon petit kiosque m'achète un bic et remplit le tout, me précipite sur la machine à timbre...>_< sig! la machine est condamnée... (ouais je sais j'aurais pu vérifier avant...)

20 min plus tard ma lettre est postée, la poste ayant gentiment ouvert entre temps...

Je suis donc rentrée au bureau extenuée, une insolation latente, le portefeuille vide, les pieds boursoufflés et pleins de cloques merci nouvelles sandales

J'étais juste partie poster une lettre...

Fallait bien commencer un jour...

Voilà c'est fait, un petit blog qui m'a pris 5 sec à la création et qui va me prendre un paquet d'heures à la réalisation...

Et oui, sous les demandes incessantes de la populasse j'ai donc décidé d'accoucher de mon premier bébé... Même s'il naît moche et sans interêt ce môme... m' en fout! c'est le mien d'abord! :P

J'aurais bien posté un beau premier mess, bien torché à la Ben mais pas le courage là...

Je vous exempte donc d'un post long et inutile... ça viendra bien assez tôt.